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Patrick Sarfati
La Galerie Alb Antiquités expose « ILLUSIONS XXL » du mercredi 13 novembre au samedi 14 décembre de Patrick Sarfati.

Patrick Sarfati – un nom associé à l’idée d’une certaine photographie glamour pour tous des années 80 – fait partie de notre inconscient collectif. On le rapproche immédiatement de ces visages connus et qui constituent, comme on dit, une certaine époque : Keith Haring, Jeanne Moreau, Grace Jones, Béatrice Dalle et bien sûr Jean-Paul Gaultier dont le photographe a réalisé les premiers visuels.

Sarfati, c’est aussi une révolution douce : celle de l’entrée du corps masculin dans le champ esthétique, traité comme objet du désir, non pas silhouette fuyante ou sportif exhibé au prétexte d’une compétition, mais garçon xxl traité franchement et frontalement comme objet de rêve. Cette illusion-là, ce mélange de réalisme – les modèles sont parfois trouvés dans la rue comme ce beau garçon qui deviendra Jean-Claude Van Damme – et d’onirisme lié à une savante mise en scène et à l’utilisation de tout un vocabulaire d’objets : l’étoile de mer, la prothèse orthopédique, le masque, font le charme si particulier des photos de Patrick Sarfati. Cette impression que le désir n’est pas grave et que la mort ne nous atteindra pas.

Car les photographies de Sarfati sont aussi une sorte de conservatoire, d’hommage et de résumé d’une photographie homoérotique peu connue à l’époque. Ce qu’on sent de nostalgie dans ces photos, ce n’est donc pas seulement cette très particulière poésie à la Cocteau qui transforme un fakir à la joue transpercée d’une aiguille en icône, mais aussi un hommage constant à l’histoire de la photographie : depuis les jeux constructivistes de Rodtchenko jusqu’aux noir et blanc contrastés de Georges Platt Lynes, des adolescents siciliens de Von Gloeden jusqu’aux culturistes américains des années 50 immortalisés par le regard de Bruce of Los Angeles.

La nostalgie n’est donc pas étrangère à l’oeuvre de Sarfati – celle d’un monde sexy et heureux. A cette esthétique s’ajoute notre propre sentiment d’une époque désormais révolue, que la jeunesse redécouvre. C’est dans ce cadre qu’Antoine Broccardo a souhaité ressusciter dans sa galerie les plus rares et les plus emblématiques clichés d’une oeuvre d’ores et déjà classique. Puisant dans le très beau livre sorti en 1985 aux éditions Persona et très justement intitulé Illusions, il a proposé à Patrick Sarfati d’imaginer une recréation aux dimensions contemporaines de quelques-unes de ses photos. C’est ce passé revisité et remis en lumière que nous vous proposons aujourd’hui.

Exposition du mercredi 13 novembre au samedi 14 décembre du mardi au samedi de 11h00 à 13h00 et 14h00 à 19h00

Galerie Alb Antiquités
3 rue de Lille
75007 Paris