Sélectionner une page

Le photographe Thomas Jorion ajoute avec la série « No Man’s Time » un chapitre à un corpus remarqué. Ce travail sur la ruine nous invite à nous interroger devant le sublime de lieux dont l’histoire ne se lit plus que dans leur étiolement et leur abandon. Dévorés par la nature environnante, les palais, cinémas, usines sont des memento mori qui nous proposent
un voyage dans lequel se lient plusieurs trames temporelles.

La ruine devient le centre d’une réflexion plus large sur notre rapport à notre environnement et à notre histoire commune. L’exposition No Man’s Time présente une série particulière du travail
de l’artiste, les ruines photographiées à la chambre grand format sont ici des constructions souvent démesurées qui n’ont jamais été achevées.

À l’instar d’un réacteur nucléaire grand ouvert sur le ciel leur fonction transparaît en creux, ou laisse le spectateur face à une ambition architecturale sans conclusion. Les lieux, passés de chantiers à ruines, sont aussitôt imaginés et aussitôt abandonnés. À la nature tentaculaire, s’offre le béton contemporain de lieux qui n’ont pas plus d’histoire que leur conception, nous invitant à penser notre rapport à l’empreinte que laisse notre génération sur le monde que nous habitons

Pour la première fois, Thomas Jorion dévoilera un travail inédit de sculptures inspirées par ces lieux en dialogue avec onze photographies grand formats. La sculpture est l’occasion pour l’artiste de saisir une forme dans l’espace et de donner corps à sa matière privilégiée : le béton. Les monolithes explorent divers aspects de ce matériau notamment celui d’enregistrer des images photographiques.

Un travail exposé à la galerie Esther Woerdehoff à Paris du 29 septembre jusqu’au 19 novembre qui donnera lieu à une programmation spéciale comprenant un vernissage le jeudi 29 septembre et une table ronde en présence de Bruce Bégout chercheur et spécialiste de la ruine contemporaine qui signe le texte de l’exposition et des visites commentées tout au long de la présentation.
Parallèlement à l’accrochage de ce travail inédit, une vingtaine de tirages grands format de la série « Veduta » seront exposés à quelques pas de la galerie dans l’espace Roche Bobois avenue du Maine.

Exposition du 29 septembre au 19 novembre 2022
Vernissage Le jeudi 29 septembre 2022, en présence de l’artiste

Galerie Esther Woerdehoff
36 rue Falguière
75015 Paris